Une chanson de Maëlle, un gala de danse : c’est le point de départ d’un projet monté par une professeure d’éducation musicale avec des collégiens de l’établissement lasallien de Valenciennes. Deux temps, trois mouvements plus tard, ils réalisent un clip percutant contre le harcèlement scolaire.
Tout est parti du gala annuel de danse qui s’est tenu en juin dernier au collège Saint-Jean-Baptiste de La Salle de Valenciennes. La chorale Les enchanteurs participait à l’événement. Du chant pour rythmer la danse, quelle heureuse idée ! L’émotion gagne Nathalie Vinche, professeure d’éducation musicale, lorsqu’elle entend ses élèves chanter L’effet de masse de Maëlle. Et tout devient évident : il faut réaliser un clip sur ce titre fort et engagé qui traite du harcèlement.
Une équipe en ébullition
C’est la fin de l’année, une course contre la montre s’organise. Emmanuel Vyvey, chef d’établissement du collège, séduit par le projet, le valide immédiatement. L’enthousiasme de Nathalie Vinche gagne ses collègues et l’équipe s’étoffe rapidement : Johanne Bricout, assistante d’éducation qui s’est déjà exercée à la réalisation de clips, et son mari ingénieur du son lui prêtent main forte. Mathias, un élève de 3e option journalisme, se charge des prises de vue et Élisabeth Gosse troque son équerre de professeure de maths pour le clavier d’un piano. Deux jours durant, les élèves s’en donnent à cœur joie et à pleine voix. Certains se révèlent, d’autres sortent de leur coquille et osent. « Nous nous sommes aperçus que le sujet du harcèlement touchait beaucoup les élèves, comme Célia qui s’est libérée au fil des séances de lourds souvenirs datant de l’école primaire, se souvient Johanne Bricout. Et nous avons découvert chez nos élèves de sacrés talents d’acteurs et/ou de chanteurs ! »
Le résultat de ce travail a été présenté à l’ensemble de la communauté éducative de Valenciennes lors de la prérentrée. Et c’est un succès : de nombreux professeurs envisagent d’utiliser le clip comme support pédagogique, de même que l’infirmière scolaire. « L’idée, c’est aussi que d’autres établissements s’en servent comme support lors d’interventions contre le harcèlement », explique un professeur. L’appel est lancé !
Johanne Bricout, Caroline Dereumaux et Nathalie Vinche