Du 25 au 27 novembre 2025, plus de 220 chefs d’établissement et responsables nationaux du réseau La Salle se sont retrouvés à Paris pour leur traditionnelle rencontre annuelle. Avec un thème propice à la réflexion et au débat : « Tenir le cap ».
« Nous sommes les enfants de la promesse au service de l’enseignement catholique, de l’Église et des jeunes. Il nous faut tenir cette parole quotidienne, expressive et agissante pour tenir le cap ! » Alors que notre société craque de toutes parts et que l’avenir de l’institution est secoué, le frère provincial Jean-René Gentric a invité les participants de l’assemblée à poursuivre leur mission éducative avec sérénité et surtout à ne pas s’accrocher à l’obsolète.
Dans la continuité de cette réflexion, Guillaume Prévost, secrétaire général de l’enseignement catholique, a ouvert son intervention par une citation du philosophe Sénèque : « À celui qui n’a pas de cap, il n’y a pas de vent favorable. » Au sein des écoles, la clé de ce cap est à prendre dans l’alliance : l’alliance avec les éducateurs, l’alliance entre les générations et surtout l’alliance avec les familles, trop longtemps oubliées et/ou mises de côté par le système éducatif. L’enfant apprend par mimétisme et dans la confiance ; il est nécessaire qu’il se sente aimé pour acquérir connaissances et savoir-faire. Et sans ce lien entre les éducateurs et les familles, l’apprentissage peut s’avérer chaotique.
Un chef d’équipage, des matelots, un même cap
Le patron de l’enseignement catholique a conclu par un constat partagé par toute l’assistance, celle de la solitude du chef d’établissement dans l’exercice de sa mission. Un constat dont il faut se préoccuper et sur lequel il faut réfléchir pour que les écoles, quels que soient les vents, gardent le cap pour les années à venir.
L’alerte du secrétaire général de l’enseignement catholique est entrée en écho le jour suivant avec l’intervention éclairante du vice-amiral Charles-Henri Garié. Fort de 40 années dans la Marine, le militaire a partagé ses réflexions sur la figure du chef : celui qui voit et pense « loin, large et profond », qui, même s’il croise les regards, est seul à anticiper, à décider et à assumer, et qui prépare la tempête avec des règles claires et un équipage entraîné et soudé. Chef, oui, mais entouré d’une équipe cadrée, confiante, respectée et encouragée !
Nourris de ces échanges d’idées et d’une paix intérieure fortifiée par une magnifique messe célébrée par Monseigneur Ulrich dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, les chefs d’établissement du réseau lasallien, n’en doutons pas, tiendront le cap, pour longtemps !