L’Université Lasallienne d’Automne est un temps fort biannuel dans le calendrier lasallien. Cette édition 2024 s’est déroulée à l’Institut Catholique de Paris du 19 au 21 octobre dernier et s’est ouverte sur une question ô combien cruciale : « Qu’est-ce qu’une école catholique aujourd’hui ? » Plus de 200 personnes du réseau ont pu s’enquérir auprès d’une tribune composée de chercheurs en science de l’éducation, de frères des écoles chrétiennes et de prêtres jésuites.
Introduite par le frère provincial Jean-René Gentric a donné la tonalité sur « la quête de sens dans nos écoles, véritable boussole pour les nouvelles générations » le recteur de l’Institut Catholique de Paris, père Emmanuel Petit, a acquiescé et souligné l’importance de rester en pointe de la recherche et de l’innovation pédagogique. Un autre invité de marque a emboîté le pas, Louis Lourme (recteur des facultés Loyola Paris) sur la notion d’espérance : « On ne peut annoncer une action éducative si on n’espère pas d’abord ». En effet, le monde traverse de multiples crises, nous assistons, démunis, à une forme de défiguration. Pourtant, un monde différent est possible pour Augustin Mutuale (doyen de la faculté d’éducation à l’ICP), « il nous faut apprendre la langue de la fraternité et sortir de l’errance par l’engagement ».
L’école catholique dans une société sécularisée
Corine Valasik (enseignante chercheuse à l’ICP) nous livre quelques chiffres sur le poids de la foi en France et dans le Monde. 51% de la population française se disent sans religion, ce qui ne veut pas dire qu’il y ait une hostilité bien évidemment. En France nous retrouvons 29% de catholiques, 10% de musulman, 9% d’autres confessions chrétiennes (protestants…), 0,6% de juifs. Parmi les 29% de catholiques, seulement 8% fréquentent leur lieu de culte 1 fois par mois (nous ne parlons pas de la messe du dimanche…).
L’église attend de nos écoles un engagement !
Alors catéchèse et pastorale, que proposons nous dans nos écoles ? Le frère Jacques d’Huiteau (en charge de l’enseignement supérieur) nous demande de ne pas confondre. La pastorale implique tous les domaines de l’école (l’enseignement, l’instruction…) « il n’existe pas des mathématiques chrétiennes néanmoins il est bon de construire une épistémologie de la science ». L’animation pastorale ce sont aussi les maraudes, le don de soi et la solidarité internationale. A propos des enjeux de la catéchèse, le frère nous donne ses piliers : la connaissance de la foi chrétienne, la catéchèse offre un espace de gratuité dans la connaissance, la relation à soi-même, aux autres et enfin la relation à Dieu. On parle de respiration spirituelle. Il faut aussi savoir distinguer l’essentiel de l’accessoire, l’identité même de l’enseignement catholique. La catéchèse ne peut s’adresser qu’à des jeunes qui l’accepte : « liberté des élèves et transparence lorsque nous parlons de catéchèse. Elle doit avoir une finalité qui déborde largement les sacrements (baptême, confirmation, confession…) » ; autre point essentiel, l’accompagnement des catéchistes. L’école est un lieu où les professeurs sont avant tout des passeurs de lumière ! Les promesses de l’enseignement catholique en France résonnent grandement sur la scène internationale et Hervé Lecomte (secrétaire général de l’OIEC) nous en a livré un état des lieux en s’appuyant sur le pacte éducatif mondial.
Cette université s’est poursuivie sur un point d’étape de 3 de nos doctorants Julie Lerondeau, Fabrice Deroissart et Patricia Noël (NDLR 8 personnes préparent une thèse à horizon 2026) et
s’est refermée sur l’internationalisation des congrégations religieuses françaises présentée par Jean-Baptiste Murez (maître de conférence à l’ICP).
Lionel Fauthoux