Faites de la place aux femmes !

Face à une Marie Curie reconnue dans le monde entier pour ses travaux sur la radioactivité et ses deux prix Nobel, combien de femmes scientifiques ou artistes restent encore aujourd’hui invisibles ? Assurément trop. Fort de ce constat, des élèves de 2de de l’ensemble scolaire Aux Lazaristes La Salle se sont lancés dans un projet de recherche salutaire sur ces femmes effacées des livres d’histoire.

Dans les années 80, l’historienne des sciences Margaret Rossiter théorise l’effet Matilda : elle constate que les femmes scientifiques bénéficient moins, voire pas du tout, des retombées de leurs travaux et ce au profit de leurs collègues masculins. 

Nombreuses sont celles qui sont évincées des remises de prix, comme la chimiste Alice Ball (1892-1916) qui a développé un traitement contre la lèpre ou Nettie Stevens (1861-1912), la généticienne qui a découvert le chromosome Y et son rôle dans la détermination du sexe. Beaucoup n’ont pas obtenu la reconnaissance qui leur revenait de droit, une reconnaissance que des hommes se sont appropriée. La minimisation, voire le déni de la contribution de ces chercheuses au profit de leurs pairs masculins, n’est pas un phénomène nouveau : c’est l’effet Matilda.

Coralie Ulysse, professeure agrégée en SVT de l’ensemble scolaire Aux Lazaristes La Salle à Lyon, a mené en équipe un projet sur cette invisibilisation des femmes scientifiques et artistes, projet qui porte naturellement le nom de Matilda.

NETTIE STEVENS - faites de la place aux femmes
AUGUSTA SAVAGE Faites de la place aux femmes
ALICE BALL - Faites de la place aux femmes

Un intense travail de recherche sur des chercheuses

Tout commence lors d’une sortie pédagogique organisée au musée des Beaux-Arts en octobre 2023. Quel choc pour les jeunes de constater la faible mise en valeur d’œuvres féminines ! De leur étonnement et de cette injustice criante naît le projet. Les lycéens de 2de décident de donner un éclairage fort à ces femmes qui ont fait l’Histoire et ont offert à la société de nombreuses avancées dont nous bénéficions aujourd’hui dans les domaines de l’astronomie, de la médecine, de la physique ou encore de la biologie. C’est à partir d’une sélection de 30 scientifiques et artistes des deux derniers siècles que les élèves choisissent de se pencher sur 12 femmes invisibilisées en explorant, à l’aide d’outils collaboratifs, les chantiers sur lesquels elles ont œuvré tout au long de leur vie.

Trouver une information, en évaluer la qualité, croiser les sources : autant de compétences travaillées lors des recherches pour redonner justice à ces héroïnes oubliées. À partir de leurs fines explorations, les lycéens ont réalisé des portraits, biographies et podcasts qui ont permis à leurs pairs de connaître l’histoire de ces grandes figures de la science.

Grâce à ce projet interdisciplinaire, mené tambour battant par Sophie Brochard (documentaliste), Guénaëlle Harie (professeure de physique), Samir Amzil (professeur d’arts plastiques) et Coralie Ulysse, trois laboratoires ont été baptisés des noms de trois femmes jusque-là éclipsées. L’équipe espère que le projet Matilda sera reconduit, pour que justice et reconnaissance soient rendues à toutes ces femmes invisibilisées.

Lionel Fauthoux

Crédit photo : Communication Aux Lazaristes La Salle
Légende photo : Alice Ball, Augusta Savage et Nettie Stevens auront-elles une place dans les livres d’histoire grâce au projet Matilda ?

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