Il y a tout juste 50 ans, en 1974, une communauté de quatre frères s’installait dans un appartement du quartier des Doucettes, dans le département du Val-d’Oise. Le quartier venait de passer du bidonville aux HLM. L’intention affichée était claire : comprendre de l’intérieur ce que vivaient les jeunes de banlieue, pour devenir leurs compagnons au plus près de leurs besoins éducatifs. L’idée de départ n’était donc pas de créer une école.
Durant quatre ans les frères ont vécu simplement, les yeux et le cœur ouverts, attentifs aux maux/mots de ces jeunes, à leurs attentes discrètes mais précises.
Et, en avril 1978, les enfants des Doucettes ont pu clairement prononcer cette phrase décisive : « Nous voulons apprendre : faites-nous une école du respect ! » C’est le point de départ de l’école Oscar Romero. Les religieux ont compris à ce moment-là que l’inclusion de ces jeunes en difficulté ne devait pas se faire par l’exclusion. Voilà pourquoi ils ont toujours milité pour un « dispositif ordinaire » rattaché à une école ordinaire. Car ce qui fait l’inclusion des jeunes en difficulté, ce ne sont pas les dispositifs discriminants et les « cases » psychosociales dans lesquelles on les classe. Ce qui fait l’inclusion, c’est la confiance accordée.
Cinquante ans plus tard, en ce 29 mai 2024, l’annexe Oscar Roméro inaugure ces nouveaux locaux flambants neufs. « C’est plus de 50 jeunes en situation de décrochage et en rupture qui passent chaque année entre les mains de ces professeurs » nous explique Etienne son directeur. Des apprentissages de la lecture, l’écriture, des mathématiques ou de la géographie, il est question de maitriser les fondamentaux mais avant tout de donner le goût d’apprendre et le désir de s’en sortir.
L’annexe Oscar Roméro est un phare dans le quartier de Garges lès Gonesse, Monseigneur Lalanne et le frère visiteur Jean-René Gentric se sont relayés dans leur prise de parole encourageant la communauté éducative à poursuivre avec audace et foi cette œuvre éducative qui répond plus que jamais aux besoins des plus défavorisés.
Frère Nicolas Capelle et Lionel Fauthoux