« Je m’appelle Lina, je suis en CM2 à l’école La Providence La Salle depuis la petite section. Si vous saviez comme je suis heureuse ici, c’est une véritable famille ! On nous aide beaucoup, le travail est sérieux et il y a plein d’activités comme le théâtre ou la musique. Ah j’oubliais, je passe également ma certification Cambridge. »
Ce témoignage nous laisserait croire que la réputation de l’établissement nancéien n’est plus à faire. Mieux encore, que ce dernier est situé dans un quartier privilégié. Il n’en est rien : l’école est implantée sur le plateau Nord de la ville, reconnu zone d’éducation prioritaire. Bienvenue dans la cité du Haut-du-Lièvre, plus connue pour ses voitures qui brûlent que pour le vivre-ensemble et la chaleur de ses habitants.
« Dommage ! s’exclame Mélanie, professeure en grande section et CP. Les enfants sont éveillés, performants et bien accompagnés par les familles, sans compter la bienveillance vis-à-vis des enseignants. Quand on arrive en ville… Ici, c’est l’opposé de la célèbre chanson de Starmania », souligne-t-elle en esquissant un sourire.
L’interculturel, une richesse pour les enfants et les adultes
Pour Élodie, l’épanouissement est total. À l’image de ses collègues, cette agente spécialisée des écoles maternelles prolonge les bras des mamans qui lui confient leurs enfants chaque matin. « Ici, 90% des enfants sont de confession musulmane. J’apprends beaucoup de cette culture et de ses croyances. C’est actuellement le ramadan et certains enfants se désespèrent de suivre le jeûne quotidien. Alors j’encourage, je félicite, je console si nécessaire. L’accompagnement avec les familles de tous ces temps forts permet de consolider les liens en confiance. Et c’est parce que nous sommes dans une institution catholique que nous devons comprendre la différence et la considérer comme une richesse », souligne cette ancienne coiffeuse.
Exergue : « Ce qui nous relie ici, c’est que nous parlons de Dieu »
Midi. La cloche retentit. Les bâtiments, organisés en enfilade, laissent s’échapper une centaine d’enfants. La magnifique Vierge qui trône dans la cour est décorée de fleurs : les écoliers ont célébré la première journée de printemps sur le thème de la renaissance et du pardon. La directrice Sonia Blanchard et ses équipes se réjouissent d’avoir insufflé ces dernières années un climat serein prônant le respect et la tolérance. « Ce qui nous relie ici, c’est que nous parlons de Dieu. Toutes les célébrations assurées par le père Pierre Hinzelin font l’unanimité auprès des jeunes. » Saint Jean-Baptiste de La Salle fait aussi partie des figures incontournables de l’école : son portrait et quelques-unes de ses citations accompagnent les enfants dans les couloirs qui mènent à Samira.
Bonnet noir enfoncé sur la tête, survêtement et baskets, voilà que cette professeure de hip hop se lance dans un baby freeze, l’emblématique figure du breakdance. Une quinzaine d’enfants lui emboîtent le pas. L’exercice, léger en apparence, nécessite une rigueur et une coordination de gestes très précis. « J’accompagne tous ces jeunes à prendre conscience de leur corps et de l’harmonie du mouvement », explique la sportive.
L’école La Providence La Salle, portée par une dizaine de femmes et un enseignant spécialisé homme, offre un tremplin de vie pour ces enfants qui, aujourd’hui, viennent grossir les rangs des collèges les mieux côtés de Nancy.
Lionel Fauthoux
Crédit photo : Lionel Fauthoux