Vocation: la passion d’éduquer
VOCATION: LA PASSION D’EDUQUER
Qu’ils l’aient découvert au cours de leur scolarité ou au moment d’entrer dans la vie active, les professionnels qui ont choisi de rejoindre le réseau lasallien viennent y chercher de quoi nourrir leur passion pour l’éducation avec et pour les jeunes.
A 37 ans, Jean-Pierre Marion, directeur adjoint de saint-Joseph La Salle à Troyes et professeur d’italien n’y va pas par quatre chemins : « Je suis au service du projet lasallien », explique-t-il pour commenter son parcours depuis une dizaine d’années dans l’institution… Ce témoignage n’est en rien isolé et il suffit de fréquenter les établissements lasalliens pour se rendre compte de la manière dont cet état d’esprit est au fondement même du projet éducatif porté par le réseau. Il constitue la ligne directive de tous ceux qui a un moment ont décidé d’apporter la pierre à cet édifice ambitieux conduit « avec et pour les jeunes » et y compris avec les plus fragiles, fidèle en cela au fondateur, Jean-Baptiste de la Salle.
« Il y a en effet un corpus de textes, de réflexions mais au-delà un langage et un vocabulaire commun, reconnaît Michel Bertet, ancien chef d’établissement et délégué de tutelle. Certains parlent de vocation. Je préfère le terme d’engagement. Car dans une grande majorité des cas, ce n’est pas au départ un coup de foudre qui a conduit les candidats à rejoindre nos établissements mais plutôt des occasions qui leur ont permis par découverte progressive de trouver leur propre chemin. » Victor Femenia, jeune enseignant d’histoire et géographie qui vient d’intégrer Saint-Joseph Auxerre, le reconnaît lui-même : « J’ai découvert mon intérêt pour le travail auprès des jeunes lors d’un service civique auprès du défenseur des droits des enfants. Et j’ai eu envie de travailler dans l’enseignement catholique après m’être converti au catholicisme », mentionne-t-il, ouvert à tout ce que peux apporter le réseau qu’il commence à découvrir…
Son envie d’entrer en relation avec le jeune, le valoriser et le faire avancer, en s’intéressant à ses résultats scolaires bien-sûr mais pas uniquement est en tous les cas en phase avec le projet lasallien. « L’éducation au sens large prend bien souvent le pas sur l’enseignement scolaire proprement dit utilitaire dans le sens où nous ne faisons pas de projection sur un élève, sur ce que nous voulons qu’il devienne », ajoute Michel Bertet. C’est le développement de la personne humaine dans toutes ses dimensions qui est en jeu. Les élèves d’ailleurs ne s’y trompent pas quand ils citent les verbes découvrir, se développer ou grandir, pour qualifier ce que leur apporte leur présence dans les établissements. Ce regard porté sur les élèves et cette façon de les épauler va de pair avec la « bienveillance » dont font preuve les membres des communautés éducatives. Le but est de s’appuyer sur tout ce qui va permettre aux élèves de s’accrocher.
Sans faire de prosélytisme, le réseau ne cache pas ses convictions spirituelles. Construire l’homme et dire Dieu est en effet un des piliers du projet éducatif des établissements. Une façon de diffuser et de partager des valeurs universelles, y compris auprès d’élèves d’autres religions, comme la tolérance et de témoigner d’un engagement. Cela permet d’accepter la différence et de promouvoir la faculté à travailler en équipe, de se mélanger et de voir au-delà de ce qui les opposent ceux qui les rassemblent et de les guider dans l’apprentissage de l’art du discernement.
L’éducation n’est d’ailleurs pas l’apanage des seuls enseignants. Les personnels de la vie scolaire sont eux aussi mobilisés pour épauler les élèves. Il y a d’ailleurs dans les témoignages recueillis auprès des personnels engagés dans cette aventure un petit air de famille qui traverse les itinéraires individuels. Rien d’étonnant si Jean-Baptiste de La Salle avait souhaité que les premiers religieux prennent le nom de « frères ». Aujourd’hui, les jeunes sont accompagnés par des frères mais aussi par des laïcs qui font partie de la grande famille lasalienne. Cette appartenance se manifeste notamment au sein des communautés éducatives. Ce qui les caractérisent : une profonde aversion pour les dérives autoritaires. « Car face à un collectif d’élèves, il faut un collectif d’éducateurs. Regarder la manière dont un enseignant ou un directeur d’établissement fonctionne dans la salle de classe ou avec ses équipes, en dit long sur ce qui constitue notre ADN », conclut Michel Bertet.
Laurence Estival
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