Vendredi 5 mai 2017 : « Ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson » (Jn 6, 52-59)
Évangile du jour : « Ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson » (Jn 6, 52-59)
Vendredi 3ème semaine du temps pascal
En ce temps-là, les Juifs se querellaient entre eux : « Comment celui-là peut-il nous donner sa chair à manger ? » Jésus leur dit alors : « Amen, amen, je vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n’avez pas la vie en vous. Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. En effet, ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson. Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi, je demeure en lui. De même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé, et que moi je vis par le Père, de même celui qui me mange, lui aussi vivra par moi. Tel est le pain qui est descendu du ciel : il n’est pas comme celui que les pères ont mangé. Eux, ils sont morts ; celui qui mange ce pain vivra éternellement. » Voilà ce que Jésus a dit alors qu’il enseignait à la synagogue de Capharnaüm.
Suggestion :
Ceci n’est pas du pain
Vous connaissez sans doute le célèbre tableau du peintre belge Magritte. Il a dessiné une pipe et écrit en-dessous : « ceci n’est pas une pipe ». Au-delà de la plaisanterie, il y a une réflexion profonde. Ce tableau est un tableau, et ce n’est pas la chose qu’il présente. Il n’y a ici qu’une image de pipe. L’intermédiaire qui révèle est aussi celui qui cache.
J’ai envie d’appliquer la même remarque à l’hostie que nous vénérons aujourd’hui. En vous la présentant, je vous dis : ceci n’est pas du pain. Je vous présente le corps du Christ. Mais je peux dire aussi : ce n’est pas le corps du Christ. Nous avons là un sacrement dans lequel l’Église veut dire quelque chose aux fidèles que nous sommes.
Faites cela en mémoire de moi. Et depuis toujours les chrétiens refont ce geste pour se souvenir du passé mais aussi pour le rendre présent ici et maintenant. La pipe est ailleurs, le tableau est ici. Le Christ est ailleurs, le sacrement est ici. Et je ne suis pas loin de penser que bien des explications qu’on a voulu nous donner sur le mode de présence du Christ dans l’Eucharistie nous encombrent au lieu de nous aider.
Il reste pourtant une étape à franchir. Quand Jésus dit : « Faites ceci en mémoire de moi ! », croyez-vous qu’il suffit pour lui obéir de refaire les gestes, de prendre à nouveau du pain et de communier à son corps ? Ne pensez-vous pas que ce qu’il faut imiter, c’est le don de sa vie pour les autres ? Je crains qu’on puisse dire à propos de beaucoup de nos messes : ceci n’est pas une messe. Il ne suffit pas de représenter minutieusement tous les détails d’une pipe pour que ce soit une pipe. Une vraie pipe, c’est celle où le feu brûle. Une vraie messe, c’est celle où chacun donne et reçoit la vie ; où la communion modifie les relations entre les personnes ; où donner sa vie a déjà le goût du sang versé ; où aimer comme le Christ se transforme en choix de vie.
Mgr Jacques Noyer, Dire Dieu autrement Homélies au fil de l’an, Salvator, Paris, 2016, p.113-115
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