Vendredi 26 octobre 2018 : « Vous savez interpréter l’aspect de la terre et du ciel ; mais ce moment-ci, pourquoi ne savez-vous pas l’interpréter ? » (Lc 12, 54-59)
Évangile du jour : « Vous savez interpréter l’aspect de la terre et du ciel ; mais ce moment-ci, pourquoi ne savez-vous pas l’interpréter ? » (Lc 12, 54-59)
Vendredi 29ème semaine du temps ordinaire
En ce temps-là, Jésus disait aux foules : « Quand vous voyez un nuage monter au couchant, vous dites aussitôt qu’il va pleuvoir, et c’est ce qui arrive. Et quand vous voyez souffler le vent du sud, vous dites qu’il fera une chaleur torride, et cela arrive. Hypocrites ! Vous savez interpréter l’aspect de la terre et du ciel ; mais ce moment-ci, pourquoi ne savez-vous pas l’interpréter ? Et pourquoi aussi ne jugez-vous pas par vous-mêmes ce qui est juste ? Ainsi, quand tu vas avec ton adversaire devant le magistrat, pendant que tu es en chemin mets tout en œuvre pour t’arranger avec lui, afin d’éviter qu’il ne te traîne devant le juge, que le juge ne te livre à l’huissier, et que l’huissier ne te jette en prison. Je te le dis : tu n’en sortiras pas avant d’avoir payé jusqu’au dernier centime. »
Suggestion :
Temps d’aujourd’hui, temps de notre foi
Aujourd’hui, dans ce seul jour, on a autant de faits accumulés qu’il en a fallu – du moins à notre connaissance- pour toute l’histoire de certains peuples. Or, il semble que dans ce film, la foi, sauf exception, apparaît peu. Il semble que l’action de la foi ne laisse pas de trace ou peu de traces, que, même là où la foi est persécutée, là où des gens souffrent et meurent pour elle, elle soit persécutée à cause d’hier, à cause du passé. Il semble que les persécutions qui sont déclenchées contre elle, comme certaines campagnes qui paraissent ailleurs menées pour elle, ne soient que les conséquences de ce qu’elle a jadis inspiré et qui subsiste dans le monde. L’actualité de la presse, de la radio, de la télévision, ne nous fournit pas la voix ou l’image d’une foi qui ait notre âge. Elle semble pénétrer ans cette actualité comme par raccroc. […]
Tantôt nous nous souvenons que la foi est dans le temps et pour le temps. Et, à ce moment-là, nous sommes tentés de la faire toute temporelle, de la naturaliser. Tantôt, éblouis par ce que la foi nous apporte d’éternel, nous pensons être fidèles par l’immobilité. […] La foi est une passante ; aucun temps ne lui est réfractaire, elle n’est réfractaire à aucun temps, elle faite pour le temps, elle est destinée à chaque temps et quand un temps semble lui être réfractaire, c’est à nous qu’il est sans doute réfractaire parce que nous drainons avec nous le résidu d’un autre temps qui se trouve être contradictoire au temps même que nous devons vivre. […]
Aujourd’hui, dans ce temps qui peut finir ce soir, la foi est comme toujours contradictoire, mais sa contradiction, comme toujours, est contemporaine. Elle éclate dans notre actualité la plus immédiate, car elle témoigne tout ensemble de Dieu et de nous en désignant pour seul interlocuteur de Dieu, en nous-même comme dans le monde, notre cœur libre.
Madeleine Delbrêl, Nous autres, gens des rues, Seuil, Paris, 1966, p.219-232
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