Vendredi 16 mars 2018 : « On cherchait à l’arrêter, mais son heure n’était pas encore venue » (Jn 7, 1-2.10.14.25-30)
Évangile du jour : « On cherchait à l’arrêter, mais son heure n’était pas encore venue » (Jn 7, 1-2.10.14.25-30)
Vendredi 4ème semaine de Carême
En ce temps-là, Jésus parcourait la Galilée : il ne voulait pas parcourir la Judée car les Juifs cherchaient à le tuer. La fête juive des Tentes était proche. Lorsque ses frères furent montés à Jérusalem pour la fête, il y monta lui aussi, non pas ostensiblement, mais en secret. On était déjà au milieu de la semaine de la fête quand Jésus monta au Temple ; et là il enseignait. Quelques habitants de Jérusalem disaient alors : « N’est-ce pas celui qu’on cherche à tuer ? Le voilà qui parle ouvertement, et personne ne lui dit rien ! Nos chefs auraient-ils vraiment reconnu que c’est lui le Christ ? Mais lui, nous savons d’où il est. Or, le Christ, quand il viendra, personne ne saura d’où il est. » Jésus, qui enseignait dans le Temple, s’écria : « Vous me connaissez ? Et vous savez d’où je suis ? Je ne suis pas venu de moi-même : mais il est véridique, Celui qui m’a envoyé, lui que vous ne connaissez pas. Moi, je le connais parce que je viens d’auprès de lui, et c’est lui qui m’a envoyé. » On cherchait à l’arrêter, mais personne ne mit la main sur lui parce que son heure n’était pas encore venue.
Suggestion :
L’épaisseur de la chair
Pour qui projette sur lui des attentes préconçues, des désirs aux contours trop arrêtés, Jésus est un homme décevant. Pour qui dresse ces attentes et ces désirs face au rabbi de Nazareth pour les mesurer et finalement les opposer à lui, Jésus est un homme scandaleux. Ainsi passe le Fils de Dieu au milieu des hommes et ceux-ci, aveuglés par leurs convictions trop certaines, ne peuvent l’accueillir. «Il est un démenti pour nos idées, sa simple présence nous pèse», disait déjà le Livre de la Sagesse (2,14). Cet homme-là est à la fois «étrange» (Sagesse 2,15) et familier : «Lui, nous savons d’où il est, tandis que le Christ, personne ne saura d’où il est», disent les gens de Jérusalem (Jean 7,27). Étrange et familier. Autre et pourtant proche. Derrière ce paradoxe se cache un double mystère. Le mystère même de l’être de Jésus comme Fils, qui le situe dans une relation unique avec le Père – «Vous, vous ne le connaissez pas, moi je le connais» – et avec les hommes – «Il m’envoie vraiment, celui qui m’a envoyé» (Jean 7,28-29). Venu au nom du Père, Jésus habite avec les hommes. Or cette tension décrite par l’évangile, qui traverse la personne de Jésus et fait scandale autour de lui, est une manière de parler de ce que la théologie, plus tard, définira comme le dogme de l’incarnation. Mystère absolument unique et propre au Fils mais dont la marque s’imprime en toute vie chrétienne, où la grâce se manifeste rarement dans l’éclat d’une théophanie bruyante et spectaculaire, mais parle plutôt dans l’épaisseur de la chair, de ce que nous prenons pour un quotidien trop banal et parfois monotone, alors que Dieu lui-même nous y rejoint.
Les méditations d’une moniale, site www.jerusalem.cef.fr
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