Vendredi 14 septembre 2018 : « Il faut que le Fils de l’homme soit élevé » (Jn 3, 13-17)
Évangile du jour : « Il faut que le Fils de l’homme soit élevé » (Jn 3, 13-17)
Vendredi La Croix Glorieuse – fête
En ce temps-là, Jésus disait à Nicodème : « Nul n’est monté au ciel sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme. De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé, afin qu’en lui tout homme qui croit ait la vie éternelle. Car Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle. Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. »
Suggestion :
Juger ou sauver
« Madame,
Dans une lettre récente, vous m’avez partagé votre tristesse devant le silence de notre paroisse alors que vous vous mobilisiez contre des projets de lois qui vous semblent contraires aux valeurs chrétiennes. N’ayant plus d’autorité directe, ni celle de curé, ni celle d’évêque, je ne peux donc répondre qu’en mon nom personnel. Et l’évangile de ce jour me donne l’occasion d’expliquer mon silence. […] Jésus demandait dans tous ces discours qu’on aime ses frères, qu’on accueille les petits, qu’on respecte les infirmes, qu’on prenne soin des mourants. Manifestement il est pour la vie du premier au dernier instant. […] Mais, partout et toujours, il va vers les gens non pour les juger mais pour les aider, les guérir, les éclairer, les remettre debout. L’idéal de vie qu’il propose est plus profond que toute loi. Sa morale fait que personne ne peut se sentir sans péché et que nous avons tous à demander pardon les uns aux autres, les uns pour les autres.
Personnellement, j’aime une Eglise qui humblement marche au milieu des hommes tels qu’ils sont. Je me réjouis de voir les familles accueillir avec amour les petits qui s’annoncent et accompagner jusqu’au bout de leur affection les vieillards qui s’éteignent. Je souffre quand je vois une toute jeune fille dans la détresse d’une maternité qu’elle ne sait assumer. Je souffre quand je vois des familles dans le besoin méprisées par des riches aveuglés d’égoïsme. Je souffre quand je vois des gens se suicider parce que la vie n’a plus aucun sens pour eux. Avec Jésus, j’apprécie tous ceux qui, dans ce Capharnaüm quotidien mettent un peu de respect, un peu de solidarité, un peu de compassion. Mais je ne crois pas que des lois plus sévères rendront les hommes meilleurs. Je crois qu’on peut éclairer des consciences, émouvoir des générosités, entraîner des solidarités par de l’amour bien plus que par la loi et la sanction. […]
Croyez bien, chère madame, que je ne doute pas de la sincérité de votre engagement au service de la vie. Je me réjouis même de voir les consciences chrétiennes sortir d’une inquiétante indifférence. Mais j’espère vous avoir fait comprendre pourquoi, personnellement, je ne souhaite pas voir l’Evangile de Jésus-Christ se rabaisser au niveau d’un programme politique, d’une idéologie partisane.
La vie n’est pas un fruit de la loi, elle est un fruit de l’amour.
Mgr Jacques Noyer, Dire Dieu autrement, Salvator, 2016, p.154-157
Liens utiles :
Découvrez le projet éducatif lasallien à travers des ouvrages spécialisés
ou en vous abonnant au magazine La Salle Liens