Les enjeux du leadership pastoral dans nos écoles Lasalliennes
Chaque année, le Visiteur provincial Jean-René Gentric et son adjoint Jean-Marie Ballenghien réunissent les frères Visiteurs auxiliaires, les délégués de tutelle et délégués de pôles. Quatre jours en ce début février sous un Paris enneigé pour faire lecture des mois passés et esquisser les semaines à venir.
En ces périodes troublées, point d’horizon fiable il nous faut donc faire appel à la patience, la résilience et l’espérance pour continuer à œuvrer dans nos institutions. Autant de vertus à posséder et déployer pour que nos écoles « aillent bien ». Cette santé mentale indispensable pour poursuivre nos missions auprès des jeunes et des équipes pourrait être accompagnée spirituellement ; c’est sur cette thématique que nous avons reçu le père Jésuite François Xavier Dumortier.
Derrière l’accompagnement nous avons ce raccourci légitime de le traduire par du coaching spéculatif. Le religieux nous rappelle la gratuité d’un cheminement spirituel, la recherche d’un sage, d’une boussole, le désir de mener soi-même une vie examinée en se référant à Dieu. L’accompagnant a un rôle d’aider celui qui le sollicite à repérer les traces d’action de Dieu dans sa vie, à trouver les ombres et les lumières, les joies, les peines mais aussi se saisir des découragements. Véritable relation cruciforme l’accompagné cherche Dieu dans la verticalité et l’homme (accompagnant) dans son horizontalité.
Vincent Porteret (délégué régional de l’enseignement catholique en Île-de-France) fut le deuxième invité à cette session, et nous a partagé sa riche expérience au sein des établissements :
«J’ai constaté une certaine solitude chez nos responsables mais aussi un goût, une soif d’échanges gratuits !»,
aussi intime que cela puisse être, le délégué nous interpelle à vivre l’expérience de l’accompagnement, avec pour ultime but faire croître une charité fraternelle au sein même de nos équipes éducatives.
François Moog (docteur en théologie à l’Institut Catholique de Paris) dernier intervenant de la session élargit la notion d’accompagnement du Chef d’établissement et l’adresse au tissu de la communauté éducative. C’est par ce frottement du vivre ensemble autrement dit par capillarité que ces hommes, ces femmes porteront la mission pastorale dans les établissements avec, pour support structurant le projet éducatif.
Le docteur en théologie nous rappelle que tous les êtres humains sont ordonnés à cette fraternité porteuse de sens dans l’histoire de l’humanité, il ne s’agit pas de se faire Frère mais de se découvrir engagé. Pour rappel, en 1959, 40% des enseignants et 99% des chefs d’établissement étaient des religieux (prêtres, frères, sœurs…) contre 0,1% aujourd’hui, d’où l’urgence d’un engagement chrétien plus ancré, une vie ecclésiale plus dynamique, test ultime de notre capacité à poursuivre dans tous les contextes, tant sacrés que séculiers, ce qui a été commencé à la Pentecôte : la mission de l’Église à la suite du Christ.
Lionel Fauthoux