PARIS – Succès au rendez-vous du rassemblement national du 1er degré.

L’enfant fait ses premiers pas avec ses parents, mais c’est avec son maître d’école qu’il gravit la première marche. L’équipe organisatrice du premier rassemblement national des équipes pédagogiques du 1er degré a bien saisi les enjeux d’une telle responsabilité.

Dans une ambiance conviviale et fraternelle, cent cinquante chefs d’établissement, professeurs/éducateurs majoritairement du 1er degré mais le second était largement représenté ont investi le 18 et 19 mai dernier la rue de Sèvres à Paris pour vivre deux journées autour des 12 vertus d’un bon Maître d’école selon le Frère Agathon (1731-1798). Auteur de l’ouvrage pédagogique « Les douze vertus d’un bon Maître » en 1785 il ramène les qualités indispensables d’un instituteur accompli : la gravité, le silence, l’humilité, la prudence, la sagesse, la patience, la retenue, la douceur, le zèle, la vigilance, la piété et la générosité.

Eclairés par deux experts en la matière, le Frère Dominique Cellier et Daniel Dussaillant ont développé ces notions, le premier sur la partie historique et le second les ramenant à notre époque. Ce duo a parfaitement fonctionné, ils ont tour à tour tenu en haleine l’assemblée mais aussi conforté que le chemin et les intuitions de notre fondateur Saint Jean-Baptiste de La Salle sont bien suivis dans le réseau toutefois les ajustements sont toujours précieux, une manière de tester deux valeurs essentielles, l’humilité et la sagesse.

Les interventions de Mesdames Béatrice Sabaté et Armelle Martin ont été toute aussi passionnantes. Ses deux spécialistes de la pédagogie positive en France ont démontré que l’utilisation de la punition aussi bien dans le contexte scolaire et familial n’est pas l’unique solution, celle ci génère systématiquement de la rébellion, du retrait, du ressentiment et pire que tout de la revanche (les fameux 4R pris en références des travaux de Jane Nelsen célèbre psychologue canadienne).

La démarche de la discipline positive s’appuie sur 3 axes la prévention, l’intervention et la réparation mais il faut bien reconnaitre que la punition tombe à chaud ! Un professeur lancera : « Lorsque je suis à bout, que je ne suis pas en mesure de réfléchir de façon rationnelle et que j’appréhende de perdre le reste du groupe, je punis ! »

Reportons nous à nouveau sur les vertus du Frère Agathon la patience, la retenue et la douceur.

Cette première journée de rassemblement a été joyeusement ponctuée par les interventions de clowns analystes qui, avec brio et humour, ont repris le contenu des interventions. Cet apport en contrepoint a beaucoup marqué les participants.

Sous les regards attentifs du Frère Visiteur Jean-Paul Aleth et son Adjoint le Frère Jean René Gentric la matinée du lendemain a été alimentée par les Frères des Ecoles Chrétiennes. Le premier à intervenir a été le Frère Diégo Munoz, sa grande connaissance du réseau lasallien d’Amérique Latine nous a démontré ô combien les enjeux du développement de nos écoles étaient important pour le sud du continent. Le modèle d’éducation occidental a séduit dès 1863 ces différents pays qui souhaitaient l’ordre, la paix, le progrès dans une tradition chrétienne. La qualité de la relation des Frères aux jeunes était bien plus importante qu’une atteinte de but. « L’objectif n’est pas d’atteindre le but mais d’y arriver ensemble » a rétorqué le Frère Diégo.

Ce principe résume le succès de nos écoles et suscitent encore aujourd’hui, des vocations de Frères à travers tout le continent qui se sentent investis d’une mission de Salut.

Le Frère Marc Somé a pris le relai et exposé la tradition lasallienne au Burkina Faso. Les Frères français sont arrivés en 1948 et ont développé 13 œuvres éducatives du 1er degré au collège/lycée mais aussi des écoles agricoles et technologiques. Le succès de l’enseignement est au rendez-vous, pour donner un exemple chiffré, la moyenne nationale de réussite au brevet des collèges est de 26% et nous enregistrons en parallèle un taux de réussite de 82% pour ce même examen dans les écoles lasalliennes. Mais l’enseignement va au delà des matières traditionnelles puisque nos écoles proposent en plus des formations autour du maraichage, de la mécanique, de l’informatique, les parents burkinabés sont séduits par ces formations globales proposées. Ils reconnaissent en nos éducateurs un investissement sans faille et une passion qui les anime au quotidien. Il n’est pas ici question de comparer avec une autre institution mais seulement de souligner le travail, l’investissement sans faille de nos éducateurs et l’amour du métier.

Organisé par François Boektaels, Marie Loukil, Matthieu Hetroit, Florence Mourot, Emmanuelle Hatton , Frédéricke Le Barc’h et Christine Pirat ce rassemblement a enchanté les participants et a donné un nouvel élan à poursuivre inlassablement la mission éducative selon Saint Jean-Baptiste de La Salle.

Lionel Fauthoux