Note 14 – Pole Lyonnais
Pôle Lyonnais
Note 14 – Groupe
Auteur : Frères Noël Bois, Etienne Le Chapelain, Alain Houry
Réunion du pôle réuni à Lyon, Montée des Carmes, avec Croix-Rousse et Caluire
Dans le début de la Règle (1705) et de la Méditation 194, le Fondateur analyse les besoins des jeunes qui ont suscité l’Institut. Le Chapitre devrait se poser la même question : quels sont les besoins essentiels des jeunes, en priorité les pauvres, qui exigent une réponse des Frères et comment prendre en charge cette recherche ?
Une insistance se dégage de la réunion : où sont les communautés attractives dans le sens du texte du pape François ; « L’Église ne grandit pas par prosélytisme, mais par attraction (n. 14). Oui, la vie consacrée ne grandit pas si nous organisons de belles campagnes vocationnelles, mais si les jeunes qui nous rencontrent se sentent attirés par nous, s’ils nous voient être des hommes et des femmes heureux ! De même, son efficacité apostolique ne dépend pas de l’efficacité ni de la puissance de ses moyens. C’est votre vie qui doit parler, une vie de laquelle transparaît la joie et la beauté de vivre l’Évangile et de suivre le Christ. » Priorité devrait être donnée à la constitution et à l’animation des communautés ayant le caractère spécifique essentiel à la communauté des Frères : celui d’être une communauté orientée vers un projet éducatif missionnaire, à mettre en œuvre avec d’autres que des Frères. Ce devrait être la tâche première du nouveau Frère Visiteur.
Les appels faits à l’Institut sont de plus en plus nombreux et divers, comme l’a noté le F. Supérieur : tutelle, universités, place des femmes. Actuellement, la nation prend en charge l’instruction, mais qui porte l’éducation ? Ce qui importe, c’est principalement l’écoute des jeunes, prendre du temps avec eux, l’accompagnement de ceux qui sont marginalisés. Ceux qui se portent à répondre à ces besoins ne s’engagent guère avec nous, mais beaucoup se reconnaissent dans la démarche de Jean-Baptiste de La Salle.
Il y a donc des gisements de vocations lasalliennes et c’est ensemble, Laïcs et Frères, que nous devons les aider à s’identifier et se former : le SEMIL et l’ouverture internationale, les priorités de District que sont aujourd’hui Garges et la Guyane, des communautés mandatées pour accueillir des jeunes en recherche, l’éducation à la Justice dans le réseau lasallien…
On aperçoit une grande générosité, des vocations manifestes au sein des fraternités et parmi d’autres qui s’engagent autour de nous, sans que cela donne des vocations de Frères. Cela pose la question de la pertinence de notre vocation : nous transmettons bien notre charisme, mais pas notre manière à nous de le vivre. S’agit-il pour nous de nous survivre ou de contribuer à la mission ecclésiale d’éducation chrétienne ? Ce que nos collaborateurs semblent attendre de nous, ce sont surtout des accompagnateurs, des formateurs de formateurs.
Peut-on faire le pari évangélique d’appeler des ouvriers pour la moisson lasallienne et, dans ce cadre, porter ensemble toutes les vocations lasalliennes, jusqu’à celle de Frère, même sans savoir quelle forme elle prendra ? Jean-Baptiste, en s’engageant avec les premiers maîtres, savait-il sur quoi déboucherait la formation qu’il leur prodiguait, d’ailleurs plus par son exemple que par ses exhortations ?
Le 27 janvier 2018
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