Mercredi 1er février 2017 : « Un prophète n’est méprisé que dans son pays » (Mc 6, 1-6)
Évangile du jour : « Un prophète n’est méprisé que dans son pays » (Mc 6, 1-6)
Mercredi – 4ème semaine du temps ordinaire
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En ce temps-là, Jésus se rendit dans son lieu d’origine, et ses disciples le suivirent. Le jour du sabbat, il se mit à enseigner dans la synagogue. De nombreux auditeurs, frappés d’étonnement, disaient : « D’où cela lui vient-il ? Quelle est cette sagesse qui lui a été donnée, et ces grands miracles qui se réalisent par ses mains ? N’est-il pas le charpentier, le fils de Marie, et le frère de Jacques, de José, de Jude et de Simon ? Ses sœurs ne sont-elles pas ici chez nous ? » Et ils étaient profondément choqués à son sujet. Jésus leur disait : « Un prophète n’est méprisé que dans son pays, sa parenté et sa maison. » Et là il ne pouvait accomplir aucun miracle ; il guérit seulement quelques malades en leur imposant les mains. Et il s’étonna de leur manque de foi. Alors Jésus parcourait les villages d’alentour en enseignant.
Suggestion :
Pro(f)phète
En réaction à mon dernier billet, où j’invitais une étudiante hésitante à oser sa passion (étudier la philosophie), une lectrice a pris le temps de me partager ce qui aurait été sa réponse : au contraire, entrer au plus vite dans la vie active, comme caissière, boulangère, coiffeuse… Car n’est-ce pas là faire de la philosophie ? Ce qu’il faut de sagesse (« de stoïcisme », m’écrit-elle) pour supporter un patron ! Cette lectrice a raison : la philosophie est, comme le bonheur, non pas une chose vers où l’on va, mais la façon dont on va aux choses. Avant d’être une discipline scolaire, elle est une discipline de vie. Aussi ajoute-t-elle : « La philosophie ne débouche sur aucun métier. Sauf peut-être prof de philo. » D’autant qu’avec un vrai métier en poche, il sera toujours possible d’assister aux cours du soir.
Mais qui les donnera, ces cours du soir, sinon un « prof de philo » ? De plus, il y a un lien entre penser et transmettre : presque tous les grands philosophes furent enseignants. Enfin, cette lectrice m’offre l’occasion de dire quel beau métier est celui de professeur. « Beau », comme l’est un risque. On y apprend, non moins que dans le monde de l’entreprise, le sens de l’adversité et l’art des compromis. Il faut avoir parlé pendant quatre heures à un public non acquis pour comprendre pourquoi l’on dit : « donner un cours ». Pour que la parole porte, il faut l’adresser et se donner en elle. Le professeur, aujourd’hui, n’est peut-être pas loin du prophète. Dans une atmosphère saturée d’informations et de slogans, où « penser est une exception à une règle générale : ne pas penser » (Paul Valéry), le professeur cherche à prononcer le monde, pour le rendre à la fois moins évident et plus lisible. Dans ce métier, je n’ai vu la plupart du temps que des femmes et des hommes prêts à prendre, sinon des coups, en tout cas la pleine mesure des soubresauts de notre temps.
Michel Steffens, « Le billet », La Croix, n°40709, samedi 28, dimanche 29 janvier 2017, p.13
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