Mardi 5 mars 2019 : « Vous recevrez, en ce temps déjà, le centuple, avec des persécutions, et, dans le monde à venir, la vie éternelle » (Mc 10, 28-31)
Évangile du jour : « Vous recevrez, en ce temps déjà, le centuple, avec des persécutions, et, dans le monde à venir, la vie éternelle » (Mc 10, 28-31)
Mardi, 8ème semaine du temps ordinaire
En ce temps-là, Pierre se mit à dire à Jésus : « Voici que nous avons tout quitté pour te suivre. » Jésus déclara : « Amen, je vous le dis : nul n’aura quitté, à cause de moi et de l’Évangile, une maison, des frères, des sœurs, une mère, un père, des enfants ou une terre sans qu’il reçoive, en ce temps déjà, le centuple : maisons, frères, sœurs, mères, enfants et terres, avec des persécutions, et, dans le monde à venir, la vie éternelle. Beaucoup de premiers seront derniers, et les derniers seront les premiers. »
Suggestion :
« pour tous »
La notion de fraternité connaît une évolution avec Jésus Christ et la prédication apostolique. Si, dans un premier temps, elle relativise les limites de la parenté et renvoie – Jésus la comprend ainsi – aux coreligionnaires juifs[1], l’Évangile dépasse cette conception, et le terme « frères » en vient à désigner ceux qui partagent la foi chrétienne, autrement dit ceux dont la volonté s’unit à celle de Jésus[2]. Lui ne définit pas a priori le champ de ses relations. Sa prédication prend pourtant en compte une situation sociopolitique et religieuse complexe, qui interdit la naïveté : les Évangiles évoquent les frontières qui existent entre les groupes et les personnes, et l’exclusion qui frappe quiconque s’écarte de la norme religieuse et morale. Cependant, sa relation est attentive au « pour tous », qui manifeste la Bonne Nouvelle du Royaume et dont il révèle qu’il s’inscrit dès l’origine dans l’Amour du Père. Mais s’il éduque au « pour tous », il y est aussi éduqué, puisqu’il pensait, au début de son ministère, n’avoir été « envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël[3] » Cette option, que manifeste le don de sa vie sur la croix, traduit que le sentiment fraternel entre chrétiens ne se réduit pas à l’imitation privée d’un modèle, mais brise les limites du moi pour qu’advienne l’unité du Corps du Christ.
André-Pierre Gauthier FEC, la posture du Frère, thèse de doctorat en théologie, Université Catholique de Lyon, 2012-1013, p.291
Liens utiles :
[1] Mt 5, 22.23.24 ; 18, 15-17
[2] Pour Mc 10, 29, la plus grande parenté se trouve dans la communauté des chrétiens
[3] Mt 15, 24
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