Lundi 24 septembre 2018 : « On met la lampe sur le lampadaire pour que ceux qui entrent voient la lumière » (Lc 8, 16-18)

En ce temps-là, Jésus disait aux foules : « Personne, après avoir allumé une lampe, ne la couvre d’un vase ou ne la met sous le lit ; on la met sur le lampadaire pour que ceux qui entrent voient la lumière. Car rien n’est caché qui ne doive paraître au grand jour ; rien n’est secret qui ne doive être connu et venir au grand jour. Faites attention à la manière dont vous écoutez. Car à celui qui a, on donnera ; et à celui qui n’a pas, même ce qu’il croit avoir sera enlevé. »

Suggestion :

Éblouis par Dieu

Un gamin avait dû oublier, en passant, ses lunettes de soleil sur une table : le temps est si changeant. M’était venue cette idée (saugrenue ?) de les mettre sur les yeux de saint Maurice, comme ça, pour sourire et faire sourire. Pour faire causer, pour faire penser. Des jeunes passaient par là : je leur ai demandé de faire la courte échelle pour les chausser sur le nez de la statue. « on aurait pas osé, mais si c’est vous le curé, qui le demandez, on le fait bien volontiers ! ». Saint Maurice avec des lunettes, cela m’a bien fait sourire. Oh pas pour me moquer, vraiment pas ! J’ai un respect infini pour celles et ceux que l’Eglise nous propose comme papillons de collection et qui nous donnent envie à notre tour, de virevolter dans la lumière : les saintes et les saints de tous les temps. Mais cela m’amusait bien de les présenter aux paroissiens, au milieu de l’été, comme des hommes et des femmes « éblouis ». Mais bon, je n’aurais pas dû. Un paroissien choqué a tout remis en place et les lunettes ont disparu.

Reste une photo. Et un bout de chanson de Serge Gainsbourg qui trottine dans ma tête : « sous le soleil exactement, pas à côté par n’importe où. Sous le soleil, sous le soleil, exactement, juste en dessous. »

Et si c’était quelque chose comme ça la « sainteté ». Ou, pour le dire autrement, la juste vie avec Lui : nous tenir dans la Lumière. Etre sous le soleil exactement. Au grand midi sans ombre. Etre ébloui par Dieu et le rester…

Raphaël Buyse, Tempête dans un bénitier, Bayard, 2018, p.128-129

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