Lundi 18 juin 2018 : « Moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant » (Mt 5, 38-42)
Évangile du jour : « Moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant » (Mt 5, 38-42)
Lundi 11ème semaine du Temps ordinaire
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Vous avez appris qu’il a été dit : Œil pour œil, et dent pour dent. Eh bien ! moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant ; mais si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l’autre. Et si quelqu’un veut te poursuivre en justice et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau. Et si quelqu’un te réquisitionne pour faire mille pas, fais-en deux mille avec lui. À qui te demande, donne ; à qui veut t’emprunter, ne tourne pas le dos ! »
Suggestion :
Charlie
Ce matin, ils se sont levés. Ont-ils seulement bien dormi ? Si oui, ce n’est sûrement pas du sommeil du juste. Ils se sont dit : « Ce matin, on va tuer. » Ils ont pris un café. Ils se sont habillés. Ils ont fait leur sac. Ils sont descendus de chez eux et sont montés dans la voiture. La suite, on la connaît. Les chaînes de télévision nous abreuvent ce soir d’images et de commentaires. Infra-humanité. L’homme capable du pire. Et pourtant, l’homme capable du meilleur.
Je relis Maurice Bellet : « Qu’est-ce qui doit être dit à l’être humain pour qu’il ne soit pas pris dans les mâchoires de la folie ou de la destruction ? Ce n’est pas évident d’être un être humain. Le monstrueux envahit l’humain. Nous sommes sous la dépendance de ce qui s’est passé là. Ça a des conséquences. Alors là vraiment, qu’est-ce qu’on va faire ? Il y a trois possibilités. La première possibilité, c’est le chaos. C’est-à-dire que le chemin s’effondre. Il n’y a plus de chemin d’humanité, il n’y a plus d’initiation, il n’y a plus rien, c’est le désastre absolu. La deuxième possibilité, qui est terrible, c’est que l’ordre se reconstitue, mais dans le monstrueux. Il va apparaître un ordre qui, au lieu de réparer les choses, au lieu de revenir à une humanité possible, s’enfonce dans cette folie. C’est l’histoire du Troisième Reich. Ça nous est arrivé. L’ordre monstrueux !
Il y a une troisième hypothèse. C’est que cette crise grave de l’ordre soit l’occasion de l’avènement d’une nouvelle humanité[1]. »
J’ose croire en cette troisième hypothèse… L’Evangile m’y invite.
Raphaël Buyse, Croisière dans un bénitier, Bayard, Montrouge, 2018, p.157-158
Liens utiles :
[1] Maurice Bellet, La quatrième hypothèse, Paris, Desclée de Brouwer, 2001
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