Lundi 17 juin 2019 : « Moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant » (Mt 5, 38-42)
Évangile du jour : « Moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant » (Mt 5, 38-42)
Lundi 11ème semaine du temps ordinaire
En ce temps- là, Jésus disait à ses disciples : « Vous avez appris qu’il a été dit : Œil pour œil, et dent pour dent. Eh bien ! moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant ; mais si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l’autre. Et si quelqu’un veut te poursuivre en justice et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau. Et si quelqu’un te réquisitionne pour faire mille pas, fais-en deux mille avec lui. À qui te demande, donne ; à qui veut t’emprunter, ne tourne pas le dos ! »
Suggestion :
Un amour excessif
Dieu ne sauve pas l’humanité « d’en haut » par un coup de baguette magique : il partage la condition humaine jusqu’à son tréfonds[1] […] Un tel acte de solidarité, par lequel l’Innocent partage la condition des coupables, détruit du même coup toutes les cloisons que nous établissons entre les êtres pour nous mettre du bon côté et nous donner bonne conscience. […] Cette solidarité qui relativise les différences et crée l’unité devant Dieu se révèle en même temps comme la réponse authentique au mal. En acceptant de donner sa vie pour ses bourreaux, Jésus proclame une vérité si simple que nous la négligeons toujours : on n’élimine pas le mal en utilisant les mêmes armes. Au début de sa vie publique, Jésus avait invité ses auditeurs à répondre au mal par le bien à l’instar de leur Père céleste[2] et voici qu’il suit le même chemin : « Insulté, il ne rendait pas l’insulte, souffrant il ne menaçait pas[3]… ». […] Il révèle en outre que cette puissance divine n’est rien d’autre qu’un amour excessif qui paraît folie aux yeux humains, l’attitude du berger qui délaisse les 99 brebis pour sauver la seule égarée ou de l’entrepreneur qui donne aux ouvriers de la dernière heure le salaire d’une journée entière. Si on peut appeler pardon ce surcroît d’amour, il faut ajouter que l’exemple de Jésus enlève à cette notion tout relent de condescendance. Ici, ce n’est point le geste d’un supérieur qui daigne accorder un répit pour montrer sa largesse, c’est celui d’un amant qui paie de sa personne en se mettant au même rang que le tout dernier, pour qu’il n’y ait plus de dernier.
Frère John, Les deux faces de la Croix, Cahiers Taizé #9, Taizé, 2009, p.18-20
Liens utiles :
[1] Philippiens 2, 8
[2] voir Luc 6, 27ss ; Matthieu 5, 38ss
[3] 1 Pierre 2, 23
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