La ruche, refuge sanitaire de la Haute-Savoie
Ce sont habituellement les bourdonnements des cris de joies des enfants qui résonnent dans la magnifique propriété lasallienne de « La Ruche » située en Haute Savoie. Mais depuis le mois de septembre le site accueille dans ses alvéoles des familles de migrants positifs à la COVID-19. Une autre réalité de vie qui ramène à l’humilité de l’accueil du pauvre, du défavorisé ; telles sont les priorités lasalliennes.
C’est une convention tripartite ordonnée par la Direction Départementale de la Cohésion Sociale (DDCS service de la préfecture de Haute Savoie) identifiant la Croix Rouge Française, l’ARS (Agence Régionale de la Santé) et La Ruche qui ont amené la propriété de Manigod à se transformer pour quelques mois en un centre d’hébergement spécialisé COVID-19 (CHS).
Le Frère directeur Jean Drouard accompagné de son adjointe Séverine et de son chargé de communication Guillaume ont répondu positivement à cette demande de refuge sanitaire. En lien avec les équipes de la Croix Rouge de la région représentées par son directeur Rémi, le trio de la gouvernance du site et l’ensemble de l’équipe de La Ruche ont suivi une formation intense d’une semaine proposée par les médecins de l’association sur les protocoles sanitaires et les différents dispositifs réglementaires pour l’accueil de personnes positives au virus.
« Les bâtiments ont été repensé dans leur sens de circulation avec des zones rouges et vertes » explique Guillaume. En effet les personnes sont isolées dans leurs chambres et les repas richement préparés par Sandrine et Jonathan nos cuisiniers experts en gastronomie de la région sont déposés en zone verte par Séverine et Joséphine équipées de masques, charlottes, gants, sur-blouse et sur-chaussures. L’horaire des repas est sonné en bout du couloir par une traditionnelle cloche savoyarde qui interpelle les ventres affamés.
Une première tête apparait, il s’agit de Keren, une enfant d’une petite dizaine d’années qui vient de l’Erythrée avec ses parents et ses deux frère et sœur, elle vient récupérer son plateau repas. Son large sourire traduit un remerciement, nous voilà en confiance avec nos hôtes, s’en suit de quelques minutes d’échanges avant de repartir en confinement dans la chambrée. Tahar et Ismaila deux grands gaillards d’une vingtaine d’années emboitent le pas pour récupérer à leur tour le déjeuner à partager, s’en suivra d’une promenade autour du domaine déserté par le tourisme habituel. A la tombée de la nuit, je croise Tressie en charge de l’entretien du domaine, cette ancienne technicienne des remontées mécaniques est une recrue précieuse pour le Frère Jean, je l’interpelle et la freine dans son élan de déblayage : « la neige ne cesse de tomber aujourd’hui et nous attendons d’une minute à l’autre Charlie de la Croix Rouge qui vient avec Fays et Khan testés positifs pour une mise en quarantaine à Manigod ».
C’est toute une vie extrêmement bien organisée autour de La Ruche avec, deux cheffes d’orchestre Noëmie pour La Croix Rouge et Séverine notre collègue qui coordonnent l’ensemble des opérations pour assurer le bon suivi des dossiers entre les services sociaux, les médecins de l’ARS, la logistique avec pour unique objectif : protéger les plus nécessiteux.
Lionel Fauthoux
Nous avons l’honneur de recevoir actuellement en France la visite du Frère Armin Luistro supérieur général accompagné du Conseil Général de l’Institut basé à Rome. Nommé lors du 46ème chapitre de mai 2022, le frère Armin avait à cœur de faire un tour du monde lasallien et de s’arrêter, avec son conseil dans le pays du fondateur pour y découvrir les réalités de nos missions et de nos communautés.
Le travail que Jean-Baptiste de La Salle réalise avec les premiers Frères, est encore source d’inspiration pédagogique aujourd’hui.
Jean-Baptiste de La Salle fut un novateur en pédagogie. Et surtout il sut rassembler et généraliser les trouvailles de ses devanciers.
Il n’hésite pas à rompre avec des habitudes de son temps.
Certes, quelques attitudes demandent aujourd’hui à être révisées, comme le caractère trop logique et analytique des méthodes, l’insistance sur le silence et sur la gravité, au détriment de la liberté d’expression et d’une saine détente.
Mais d’autres principes restent toujours valables : le caractère global de l’éducation (à la fois chrétienne, intellectuelle, pratique, morale), l’importance des bases que sont la lecture, l’écriture, le calcul, l’usage de la répétition, du contrôle régulier, la participation active et la responsabilisation de l’élève, etc.
La lente évolution du nombre de filles dans les filières scientifiques est un problème de société dans lequel les établissements scolaires peuvent avoir un rôle à jouer. Nombre d’écoles lasalliennes sont conscientes de l’enjeu et mettent en place des stratégies pour arriver à un équilibre.