Jeudi 9 novembre 2017 : « Il parlait du sanctuaire de son corps » (Jn 2, 13-22)
Évangile du jour : « Il parlait du sanctuaire de son corps » (Jn 2, 13-22)
Jeudi 31ème semaine du temps ordinaire – Dédicace de la Basilique du Latran Fête
Comme la Pâque juive était proche, Jésus monta à Jérusalem. Dans le Temple, il trouva installés les marchands de bœufs, de brebis et de colombes, et les changeurs. Il fit un fouet avec des cordes, et les chassa tous du Temple, ainsi que les brebis et les bœufs ; il jeta par terre la monnaie des changeurs, renversa leurs comptoirs, et dit aux marchands de colombes : « Enlevez cela d’ici. Cessez de faire de la maison de mon Père une maison de commerce. » Ses disciples se rappelèrent qu’il est écrit : L’amour de ta maison fera mon tourment. Des Juifs l’interpellèrent : « Quel signe peux-tu nous donner pour agir ainsi ? » Jésus leur répondit : « Détruisez ce sanctuaire, et en trois jours je le relèverai. » Les Juifs lui répliquèrent : « Il a fallu quarante-six ans pour bâtir ce sanctuaire, et toi, en trois jours tu le relèverais ! » Mais lui parlait du sanctuaire de son corps. Aussi, quand il se réveilla d’entre les morts, ses disciples se rappelèrent qu’il avait dit cela ; ils crurent à l’Écriture et à la parole que Jésus avait dite.
Suggestion :
Puisque l’Eglise est un corps…
Si l’Eglise était une organisation, on continuerait à dire ce que communément on dit : que personne n’est indispensable ; que personne n’est irremplaçable ; et que les cimetières sont remplis de gens qui se croyaient absolument nécessaires. Seulement voilà, l’Eglise – en ses communautés diverses – n’est pas une organisation. Ou lorsqu’elle se situe comme cela, elle ouvre la porte aux pires choses.
L’Eglise est avant tout un organisme, autrement dit un corps. Si elle était une organisation, elle pourrait fonctionner tant qu’il y a de l’argent et des rouages humains. Même sans grande passion et enthousiasme. Mais puisqu’elle est un corps, un organisme, elle ne peut fonctionner que s’il y a de la vie, du désir, de la confiance et de la liberté. Si elle était une organisation, elle aurait avant tout besoin d’un cadre strict, de règles, de bornes et de conventions bien établies. Mais puisqu’elle est un corps, elle a besoin d’un cœur et d’un espace.
[…] En elle, toutes les parties se savent interdépendantes, et cela n’a rien d’un esclavage ou d’une mainmise de l’un sur l’autre. Chacun se tient dans une logique d’écoute et de recherche d’un bien commun.[…] Les baptisés ne sont pas les rouages d’une machine qui peuvent être remplacés par d’autres individus. Chaque membre de l’Eglise n’est pas une partie d’un tout, mais une partie pour le tout. Unique et indispensable. Même lorsqu’il est fragile et abimé par la dureté de l’existence.
[…} Celui qui a été engendré comme oreille dans une communauté ne pourra jamais être remplacé par un œil. C’est toujours avec chacun, même avec celui qui proteste ou qui a mal, que l’Eglise peut se prétendre corps du Christ. Et tant pis – oh non, tant mieux ! – si ce corps boite et s’il n’a pas la grâce attendue par les mondains. Boiteux, toujours un peu malade, avec à certains jours une voix rauque et fatiguée, il se sait habité par une divine tendresse, la seule qui guérit. Là se trouve le secret de sa joie que nul ne peut ravir.
Animée par le souffle du Christ, elle est un sacrement, une trace, une étincelle. Et avant tout un grand mystère ! Un Corps béni – celui du Christ – qui traverse l’Histoire.
Raphaël Buyse, blog résonances
Liens utiles :
Découvrez le projet éducatif lasallien à travers des ouvrages spécialisés
ou en vous abonnant au magazine La Salle Liens