Jeudi 13 octobre : « Cette génération devra rendre compte du sang de tous les prophètes depuis le sang d’Abel jusqu’au sang de Zacharie » (Lc 11, 47-54)

 (http://www.aelf.org/office-messe)

En ce temps-là, Jésus disait : « Quel malheur pour vous, parce que vous bâtissez les tombeaux des prophètes, alors que vos pères les ont tués. Ainsi vous témoignez que vous approuvez les actes de vos pères, puisque eux-mêmes ont tué les prophètes, et vous, vous bâtissez leurs tombeaux. C’est pourquoi la Sagesse de Dieu elle-même a dit : Je leur enverrai des prophètes et des apôtres ; parmi eux, ils en tueront et en persécuteront. Ainsi cette génération devra rendre compte du sang de tous les prophètes qui a été versé depuis la fondation du monde, depuis le sang d’Abel jusqu’au sang de Zacharie, qui a péri entre l’autel et le sanctuaire. Oui, je vous le déclare : on en demandera compte à cette génération. Quel malheur pour vous, docteurs de la Loi, parce que vous avez enlevé la clé de la connaissance ; vous-mêmes n’êtes pas entrés, et ceux qui voulaient entrer, vous les en avez empêchés. » Quand Jésus fut sorti de la maison, les scribes et les pharisiens commencèrent à s’acharner contre lui et à le harceler de questions ; ils lui tendaient des pièges pour traquer la moindre de ses paroles.

Suggestion :

La clé : l’amour fraternel

Jésus n’était pas un homme qui aurait été saisi à l’improviste par le divin ou qui aurait acquis péniblement une illumination, il n’est en premier lieu ni prophète, ni maître de sagesse, ni philosophe ou voyant. En lui, pour impensable que cela puisse paraître, c’est la Source même de la vie qui vient à notre rencontre. Si la foi chrétienne est une offre venant du côté de l’Absolu, le rôle des humains est essentiellement d’accueillir cette invitation et d’y répondre. Ce n’est pas à eux d’en définir les contours. Et si Dieu appelle par le Christ à un partage de vie, à une communion, cette invitation s’adresse alors à la dimension la plus personnelle de l’être humain, elle cherche à éveiller en lui une liberté. Autant de raisons pour lesquelles une telle offre est aux antipodes de la contrainte. Toute tentative de l’imposer par des moyens coercitifs, ouverts ou subtils, est absolument étrangère à sa nature. […] Ensuite, le message chrétien est une offre en acte, c’est-à-dire une invitation réelle et non pas théorique. Ce n’est pas avant tout une question d’idées, de juste compréhension de vérités intellectuelles. En termes plus techniques, la foi n’est pas une gnose. Tout comme Jésus a transmis l’essentiel de son message par sa vie donnée jusqu’à la mort sur une croix, le disciple fait de son existence le message à transmettre. Comme l’exprime saint Paul, le Christ a donné sa vie pour tous, « afin que les vivants ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui est mort et ressuscité pour eux » (2 Corinthiens 5, 15). Et cette existence « pour le Christ » se traduit par une existence « pour les autres ». Nous sommes ainsi conduits par un autre chemin vers la primauté de la vie commune. Le christianisme est peut-être unique en ce qu’il n’y a pas de dichotomie possible entre la doctrine et la pratique, au risque de se vider de sa substance. […]. Si les chrétiens ne pratiquent pas l’amour fraternel, si les Églises vivent dans l’indifférence ou la concurrence mutuelles, leur prédication reste forcément lettre morte.

Frère  John (de Taizé), Quelle est la spécificité de la foi chrétienne, les cahiers de Taizé n°3, presses de Taizé, Taizé 2009, p. 18

Liens utiles :

http://www.aelf.org/office-messe

http://www.prionseneglise.fr/Les-textes-du-jour/Evangile

http://www.taize.fr/IMG/pdf/cahiers03fr_web.pdf

fiche au format pdf : 161013

« Travaillez non pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle » (Jn 6, 22-29)