ACTUALITÉS FRATERNITÉ

Cette troisième et dernière journée dédiée au thème de la mission nous a interrogé sur l’ouverture aux autres: « comment vivre la fraternité au quotidien de la mission éducative ?»

Le Père Bryan Sultana, prêtre de Calais, nous a guidé vers les « Cinq essentiels de la vie chrétienne » pour une vie chrétienne épanouie, épanouissante et féconde. Avec un vocabulaire tour à tour concret, imagé et conceptuel, le Père Bryan Sultana a su toucher nos cœurs et notre esprit. Selon lui, l’objectif premier des fraternités est la sainteté des jeunes et des éducateurs laïcs. « Les moments de crise que nous traversons sont autant d’opportunités pour le Salut et la sainteté » a-t-il ajouté. En soulignant que le terme « crise » en mandarin est représenté par le même symbole que le terme « opportunité ».

« Aujourd’hui est mieux qu’hier et moins bien que demain »

Les « Cinq essentiels de la vie chrétienne » se trouvent à la fois dans la Bible et dans nos pratiques. Le Père Bryan Sultana a évoqué ses deux sources d’inspiration : la figure de Timothée, disciple de Saint-Paul qui deviendra un maître, ainsi que l’expérience pastorale. Il est revenu sur les figures d’Isaïe, Jérémie et Ezequiel évoquées la veille par le Père Jean-Marie Petitclerc. Il a ensuite insisté sur l’importance de l’espérance : « Aujourd’hui est mieux qu’hier et moins bien que demain » et sur l’objectif de croissance de la communauté chrétienne.

Pour le Père Bryan Sultana, la maturation chrétienne est un processus stimulé par cinq vitamines : Vitamine A : Adoration, Vitamine B : Bonnes relations (fraternité), Vitamine C : Configuration au Christ (formation), Vitamine D : Dévouement (ministère), Vitamine E : Evangélisation. Selon lui, nous devons cultiver ces cinq essentiels, nourrir ces dynamiques, s’abreuver à ces sources de manière équilibrée afin de recueillir au mieux la grâce du Salut. Le Père Bryan Sultana a relevé également que ces cinq essentiels se recouvrent partiellement et s’entrainent mutuellement comme les pales d’une hélice. L’hélice en tournant rond et suffisamment vite propulse la barque de pierre grâce à la puissance de l’Esprit Saint.

« Mettez vos talents au service des jeunes et au service du Seigneur »

Les participants ont échangé en groupe sur les essentiels de la vie chrétienne et sur leur vision de leur mission, suite à la recommandation du Père Bryan Sultana : « Mettez vos talents au service des jeunes et au service du Seigneur ».

Après un temps de prière, notre rencontre annuelle a été clôturée par le Frère Visiteur de France Jean-René Gentric qui a souligné l’importance des temps spirituels tout au long de ce rassemblement et tout au long de nos vies. Notre action est et restera portée par la prière.

Un grand merci à Colette Allix, Déléguée des Fraternités, à son équipe missionnée pour l’organisation et le déroulé de cette rencontre nationale, mais aussi à Eric Jacquot (Chef d’établissement Ensemble Scolaire Saint-Aubin la Salle) et à toute son équipe. Retenons la phrase de Sandrine, en fraternité à Reims, qui résume à elle seule l’importance pour nous, acteurs éducatifs lasalliens, de ce rassemblement : « Je ressors de ces trois jours de rassemblement nourrie, intellectuellement, spirituellement et humainement. Pour moi, ce rassemblement est un élan indispensable. »

Catherine Dauguet

9h30. Intervention du Père Jean-Marie Petitclerc : « Comment les figures prophétiques de la Bible nous interpellent-elles dans notre mission éducative ? »

Engagé chez les salésiens de Don Bosco auprès de jeunes en difficulté, le Père Jean-Marie Petitclerc vit l’Eglise hors les murs. Il a évoqué pour nous trois figures prophétiques de la Bible.

ISAIE, Espérer

Isaïe a apporté un message d’espérance au sein d’une époque troublée, tout comme la notre. La première mission de l’éducateur est celle d’un porteur d’espérance, et non d’espoir. L’espérance, contrairement à l’espoir, ouvre une perspective et ne craint pas la déception. Guidés par l’encyclique sur l’espérance de Benoît XVI, portons cette espérance à nos jeunes.

JEREMIE, Grandir dans la confiance

Traversant une époque de catastrophes, Jérémie a répondu par un message de confiance. Nous devons avoir confiance en nos générations futures qui réussiront à relever les défis du monde. « N’ayez pas peur » a dit Jean-Paul II aux jeunes, lorsqu’il s’est adressé à eux pour la première fois. « Pourquoi avoir peur puisque j’ai confiance en vous » : cette parole de Jésus est le message à porter au XXIème siècle. Notre pédagogie se doit d’être celle de la confiance. L’enfant grandit et prend confiance en mémorisant ses réussites, nous devons donc les valoriser. L’éducateur se doit par ailleurs d’être crédible. L’impératif de cohérence entre le dire et le faire de Don Bosco fait écho à l’idée d’exemplarité développée par saint Jean-Baptiste de la Salle.

EZECHIEL, Chercher l’égaré

Ezéchiel a laissé ses brebis seules pour aller chercher l’égarée dans le désert. A sa suite, l’éducateur doit avoir suffisamment confiance pour ne pas exclure l’égaré et aller le chercher. L’Amour dont il est question dans l’Evangile n’est autre que l’attention pour celui qui s’égare.

10h15. Travaux de groupes et éclairage lasallien

Cette intervention a été suivie par des travaux de groupes et des échanges fructueux autour des thèmes « Comment suis-je à la suite du Christ éducateur dans mon lieu de mission ? » et « Comment en suis- je suis témoin ? ». Le Frère Vincent de Léglise, membre du Conseil de District des Frères des Ecoles Chrétiennes et Chef d’établissement de l’Ensemble Scolaire La Salle Igny, et Jean-Marie Ballenghien, adjoint au Frère Visiteur Provincial, ont apporté leur éclairage lasallien sur l’intervention du Père Jean-Marie Petitclerc et les productions des travaux de groupes.

Bienveillance et humilité

Le Frère Vincent de Léglise a noté que le mot bienveillance est celui qui est revenu le plus fréquemment lors des travaux de groupes. Bienveillance vis-à-vis du jeune, mais aussi vis-à-vis des adultes. Le Père Jean-Marie Petitclerc a poursuivi en évoquant l’importance du non-verbal dans la bienveillance qui se traduit par un regard spécifique porté sur le jeune, avant de se traduire par des mots. Pour lui, la sanction, et non la punition, joue un rôle important dans nos rôles d’éducateurs. Elle revêt à la fois une fonction de réparation et de rédemption. Nous devons surveiller la pertinence de nos sanctions et leur cohérence. Selon lui, «les jeunes attendent de nous que nous soyons justes, au sens d’équité, et non au sens d’égalité ».

Le frère Vincent de Léglise a insisté sur l’importance de l’humilité dans toute relation d’éducation. Il nous a encouragé à une action bienveillante et humble par le retour à la source et à l’intériorité.

« Le chemin d’évangélisation passe par l’humanisation grâce à l’école ».

Selon Jean-Marie Ballenghien, « Le chemin d’évangélisation passe par l’humanisation grâce à l’école », ce qui rejoint « faire l’Eglise en faisant classe » évoqué par le père Jean-Marie Petitclerc.

Pour le Frère Vincent de Léglise, « l’enjeu pour notre réseau est de donner à voir notre façon de travailler ensemble afin de développer des vocations d’éducateurs chrétiens. »

14h00. Ateliers de groupes

Cet après-midi, les participants se sont répartis en une vingtaine d’ateliers pour toucher les cœurs et aller vers leurs Frères. Les acteurs du réseau se sont retrouvés autour de nombreux sujets centraux des fraternités éducatives : la spiritualité (partager l’Évangile…), l’animation d’une fraternité (rendre visible, préparer, animer et faire évoluer une fraternité), la communication (tricentenaire, numérique fraternel), et enfin: retour sur les orientations de l’AMEL.

16h00. Temps en délégation

Nous avons vécu un temps de partage et de prise de recul sur nos fraternités lors d’échanges conviviaux par délégation.

18h00. Eucharistie

Après un temps en délégation, chacun a participé à la célébration eucharistique et assisté aux engagements et réengagements en fraternité en l’Église Saint Serge d’Angers. Un moment solennel qui fait écho aux propos de Jean-Marie Ballenghien : « L’enjeu de nos fraternités est le bonheur à faire classe, à partager et à faire découvrir le Christ ».