Avance au large !

Pour nous aider à réfléchir puis à partager :
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (5, 1-11)
Un jour, Jésus se trouvait sur le bord du lac de Génésareth ; la foule se pressait autour de lui pour écouter la parole de Dieu. Il vit deux barques amarrées au bord du lac ; les pêcheurs en étaient descendus et lavaient leurs filets. Jésus monta dans une des barques, qui appartenait à Simon, et lui demanda de s’éloigner un peu du rivage. Puis il s’assit et, de la barque, il enseignait la foule.
Quand il eut fini de parler, il dit à Simon : « Avance au large, et jetez les filets pour prendre du poisson. » Simon lui répondit : « Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre ; mais, sur ton ordre, je vais jeter les filets. » Ils le firent, et ils prirent une telle quantité de poissons que leurs filets se déchiraient. Ils firent signe à leurs compagnons de l’autre barque de venir les aider. Ceux-ci vinrent, et ils remplirent les deux barques, à tel point qu’elles enfonçaient.
À cette vue, Simon-Pierre tomba aux pieds de Jésus, en disant : « Seigneur, éloigne-toi de moi, car je suis un homme pécheur. » L’effroi, en effet, l’avait saisi, lui et ceux qui étaient avec lui, devant la quantité de poissons qu’ils avaient prise ; et de même Jacques et Jean, fils de Zébédée, ses compagnons. Jésus dit à Simon : « Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras. » Alors ils ramenèrent les barques au rivage et, laissant tout, ils le suivirent.

« Entrer dans la Fraternité Éducative La Salle, c’est avoir le désir de vivre sa foi chrétienne à la lumière de l’Évangile… » (Texte Inspirateur 1.3 )
Cela traduit une ouverture à l’Évangile, au souffle humanisant de l’Évangile. C’est le coeur de la foi chrétienne. Si une personne ne se reconnaît pas dans la représentation qu’elle a de la foi chrétienne et de l’Église catholique, mais qu’elle accepte d’être en chemin d’évangile, de s’ouvrir à ce souffle humanisant, elle est la bienvenue dans une fraternité locale.
Nous sommes tous en chemin et quelle que soit notre situation, nous n’aurons jamais fini de nous laisser habiter par ce souffle pour qu’il irrigue nos vies quotidiennes.

« … l’Évangile nous dit qu’il n’y a pas d’autre projet que l’humanisation de nos comportements et de nos relations. »(Fr. André-Pierre Gauthier –Au risque d’un oui, un projet en fraternité – Beauvais 23 octobre 2011)

« C’est au nom de notre baptême que nous participons à la vie d’une fraternité, et non seulement au titre de notre fonction. Nous nous situons comme des frères en Jésus-Christ ».(Texte Inspirateur 2.1.1)
« Si je ne suis pas baptisé(e), je ne puis donc être dans une fraternité locale »
Là encore, il ne faut pas absolutiser. Cette phrase veut signifier que nous nous situons dans une fraternité, et non pas dans une hiérarchie de fonction. Nous nous situons en frère, dans la confiance, dans une parole de liberté. Ce qui est donc en jeu, c’est la confiance entre les personnes et l’égale dignité de tous, quelles que soient les fonctions assumées. Or, pour un chrétien, c’est la référence au baptême qui enracine dans la reconnaissance pleine et égale de la dignité de toute personne quelle qu’elle soit.
Donc une personne non baptisée mais qui est ouverte à la foi chrétienne est la bienvenue dans une fraternité locale.
Fraternité Educative La Salle « chemins de sens »

« La notion d’engagement renvoie à de multiples significations, apparemment très éloignées : deux personnes qui s’engagent l’une envers l’autre, un « chanteur engagé », un automobiliste qui s’engage à un carrefour, un militaire qui s’est engagé pour dix ans, un intellectuel qui s’engage pour une noble cause, un entrepreneur qui s’engage à respecter tel délai dans une construction.
Ce qui lie ces exemples, c’est que dans tous on s’engage soi-même : on ne parle pas d’engagement lorsque qu’on engage quelque chose ou quelqu’un d’autre… M’engager c’est prendre une décision libre et au moins un peu risquée pour moi-même et surtout être prêt à en assumer moi-même les conséquences. S’engager, c’est par conséquent prendre une responsabilité qu’on n’était pas obligé de prendre. L’engagement repose donc sur la liberté, le plus souvent individuelle. »
M.A.

Temps d’échange :
« Avance au large »
Avancer au large, c’est quitter le bord ; quitter peut-être le train-train et se risquer. Avancer au large, c’est à la fois oser aller vers de l’inconnu, et c’est aussi aller en profondeur, parce que le Christ nous le demande : pour « jeter les filets et prendre du poisson »…

 Dans ma communauté éducative, auprès de mes élèves, quel est mon engagement ? Qu’est ce qui me motive dans cet engagement ?
 Là où j’en suis aujourd’hui, que représente pour moi la parole de Jésus-Christ « Avance au large » ?
 « Seigneur, éloigne-toi de moi car je suis un homme pécheur ! ». Quand j’ai le sentiment de ne pas être à la hauteur comme homme ou femme, comme éducateur, comme chrétien, qu’est-ce qui peut m’aider à sortir de cette peur ?

« Laissant tout, ils le suivirent »
Ce qui est arrivé à Simon et aux autres disciples arrive aujourd’hui : pour quelques-uns, un lieu de la vie devient comme le bord du lac de Galilée. La chance de découvrir et de mettre en œuvre le Projet éducatif lassallien, l’attirance pour le message de l’Evangile deviennent si fortes qu’ils sont prêts à « tout laisser », à s’engager chaque jour davantage, à vivre en fraternité.

 En quoi faire vivre le Projet éducatif lassallien nous engage ?
 En quoi la Fraternité nous engage ? Comment sommes-nous prêts à nous engager ?