Assemblée annuelle des chefs d’établissement: le réseau lasallien face aux nouveaux défis
L’école, acteur majeur de la résilience collective
ASSEMBLEE ANNUELLE DES CHEFS D’ETABLISSEMENT – 25/11/2020
L’Assemblée annuelle des chefs d’établissement s’est tenue ce mercredi 25 novembre 2020. Les chefs d’établissement du district de France du réseau d’éducation La Salle France se sont réunis virtuellement pour partager une journée de réflexion et d’échanges dans l’objectif de servir au mieux les jeunes qui nous sont confiés. Au programme de cette session placée sous le thème « Le réseau à l’épreuve du temps, face aux nouveaux défis » : conférence, travaux de groupes, informations institutionnelles et table ronde. Retour sur ce temps fort de partage essentiel pour la vitalité du charisme lasallien.
Christine Jeancolas, présidente de l’Assemblée, a accueilli tous les participants avant l’ouverture du Frère Jean-René Gentric, Visiteur de France. Le Frère Jean-René Gentric a souligné la modification du rôle d’éducateur induite par les confinements successifs et plaidé pour une collégialité empreinte de bienveillance dans une école devenue lieu de résilience. Il a invité chacun à se questionner « comment je regarde, comment je respecte et comment j’aime » avant d’encourager les chefs d’établissement à rester mobilisés autour de la Fraternité Educative La Salle, indispensable à l’avenir du réseau.
Après les interventions de Jean Chapuis, Délégué aux œuvres d’éducation, et de Francis Lacote, Délégué aux ressources humaines et à la gestion du réseau, les délégués de tutelle ont présenté les mouvements au sein des établissements. A l’image de la vitalité du réseau qui comprend 214 chefs d’établissement et 150.000 élèves, 53 chefs d’établissement ont participé au mouvement cette année.
« Il nous faut porter une attention spécifique aux plus fragiles »
Le père Jean-François Petit, docteur en philosophie, Maître de conférences à l’Institut Catholique de Paris, a donné une conférence sur le thème « L’école à l’écoute des signes des temps ». Porteur d’espérance, il a introduit son propos en évoquant une crise sanitaire qui, malgré les tensions qu’elle génère, peut être envisagée comme une chance et l’occasion de se réinventer.
Le conférencier a partagé sa vision de l’école comme « lien instituant de l’humanité » ayant le « pouvoir de commencer », reprenant l’expression de la philosophe Hannah Arendt. La crise a engendré une profonde transformation de la vision éducative. La digitalisation du monde a modifié à la fois les contenus éducatifs mais également les acteurs de l’éducation. Le rapport au temps et à l’espace d’apprentissage s’en sont retrouvés bouleversés.
Le père Jean-François Petit a encouragé les chefs d’établissement à s’interroger sur la place donnée à la fraternité et à la beauté du monde. Il nous faut porter une attention spécifique aux populations éducatives les plus fragiles. « L’école n’a pas à être un sanctuaire », elle doit être un lieu de liens et de profond respect entre différentes sphères.
« Nous avons à chercher et à faire grandir ce qui se construit autour de nous »
Le philosophe a cité l’importance de l’éducation intégrale, en écho au récent ouvrage du docteur en théologie François Moog, qui évoque la pertinence de la proposition d’une « Education Intégrale » dans un contexte de crise anthropologique et culturelle. Tout comme le pédagogue Philippe Meirieu, le père Jean-François Petit souhaite « ne laisser personne au bord du chemin » et a souligné qu’« il faut être capable de montrer notre refus des normes dès lors qu’elles empêchent de rendre le monde habitable ». Tourné vers l’avenir, il a conclu en évoquant le rôle majeur du monde éducatif : « Nous avons à chercher et à faire grandir ce qui se construit autour de nous ».
« Que la fraternité entre chefs d’établissement soutienne et éclaire nos équipes »
L’après-midi a permis aux participants de se réunir dans le cadre de travaux de groupes, avant un dialogue animé par le Père Jean-François Petit, Jean-Marie Ballenghien, adjoint du Frère Visiteur, et Christine Jeancolas, dans le cadre d’une table ronde.
Après un temps de prière, Jean-Marie Ballenghien a clôturé cette journée riche en insistant sur l’enjeu fondamental de la formation de nos élèves mais également de tous les acteurs du réseau avant de conclure « que cette fraternité entre chefs d’établissement soutienne, éclaire et entraine nos équipes dans la confiance ».
Les chefs d’établissement garderont à l’esprit l’espérance portée par cette journée et les propos du père Jean-François Petit : « La responsabilité de l’école est de penser le monde qui vient. Ni plus ni moins. »
Catherine Dauguet